« L’ogresse » tente de nous faire découvrir le mystère d’une personnalité, une femme en l’occurrence.
La lourde porte en chêne s’ouvre en silence. Une filigrane et séduisante créature, hors d’époque suit de son pas élégant la perspective du tapis rouge. A la fin de son parcours, elle pose ses mains délicates sur le pupitre de l’objet semblable à la barre de témoin. Immobile, regard doux, sourire agréable, elle nous raconte son vécu en forme de monologue. Peu à peu nous découvrirons avec l‘horreur, le passé effroyable de ce petit bout de femme, qui voulant venger le père abusif, tombera dans les rangs des tueuses et fière de l’être.
Le spectateur potentiel de ‘Ogresse verra ici madame tout le monde, mère de famille heureuse, femme mariée par amour, employée modèle, capable d’égorger de sang froid ses deux petites filles et tant d’autres victimes d’ailleurs. « … parce que maintenant on parle de moi, dans les journaux, à la télévision, pas toujours bien mais au moins j’existe » dira-t-elle face à nous, Philippe Blasband, à travers ses récits nous interroge l’existence di fauve en chacun de nous capable de s’éveiller suite à un état de crise.
Il est compréhensible d’admettre que nous ne connaitrons jamais entièrement nos proches.
L’auteur pousse cette réflexion encore plus loin : connaissons nous nous-mêmes ?
Renata Gorka.
(photo: Erwin Olaf)